La Fin - Anthony Stolz [Poésie] #FDS3 L'Allégorie

Une nouvelle poésie, composition personnelle, sur le thème des figures de style avec ce troisième essai sur l'allégorie, souvent confondue avec sa proche cousine la métaphore, dont la proximité familiale est évidente, bien que celle-ci soit plus contraignante que cette dernière.
En effet, l'allégorie pousse le concept métaphorique vers une utilisation de mots ou concepts "concrets" (qu'on peut se représenter facilement) dans le but de présenter, en lisant entre les lignes, un concept "caché" plus abstrait.


Ici, l'allégorie commence dès le titre, "La Fin", dont on comprend aisément qu'il s'agit d'une chose qui s'arrête, sans qu'on ne puisse encore savoir de quoi il s'agit. Le contexte va se charger de le préciser.

En introduction, on pose ce fameux contexte : À la première personne, le personnage, une femme, se relève, nue, sans savoir où elle est ni ce qu'elle fait là, dans une atmosphère pesante et inconnue.

Ensuite, ignorant où elle se trouve, elle observe une porte de pierre richement décorée et porteuse de sens, allusion assez évidente à une porte d'un célèbre sculpteur, bien que le contenu décrit soit différent mais d'un style assez similaire. En filigranes, la porte est noire et présente de multiples monstres tout autour de celle-ci.

De cette porte lui parviennent des cris d'agonie, des râles et des éclairs.
Et devant elle, l'allégorie principale, s'il en fallait une en plus des autres déjà présentes, celle d'une silhouette squelettique qui petit à petit s'avance vers elle, un peu plus visible et plus proche à chaque éclair.

Illumination, elle comprend enfin où elle est, et surtout pourquoi elle y est.
C'est bien "La Faucheuse" qui est en face d'elle, et avec elle, son sens caché, celui de la mort.
N'ayant pas du tout la conscience tranquille, elle se résigne à accepter la finalité peu réjouissante du lieu de son ultime repos.


En conclusion, on trouve ici plusieurs formes d'allégories dont voici les 3 principales :
1° La première, et la plus évidente, est celle de la faucheuse, symbolisant "La Mort", dont la majuscule au "Elle" est présente pour renforcer l'idée par le biais de la personnification. 
2° "l'été sur la Canebière" est une allégorie des vacances, d'une part, et bien évidemment du Paradis de l'autre, allusion au fait que la personne a probablement quitté le Paradis de la vie pour le côté bien moins réjouissant de ce qui l'attend dans la mort. Et si elle s'attendait à voir un été sur la Canebière après la mort, bah c'est loupé.
3° Cette porte monstrueuse, d'où sortent râles et éclairs, est bien évidemment le seuil de l'Enfer, qui n'a pas besoin d'être nommé tant c'est une évidence.
Par ce procédé, des choses concrètes comme les "râles", les "éclairs", "la puanteur"... pointent tous vers l'Enfer à la façon d'un puzzle allégorique, donnant enfin son sens et son contexte au titre, "La Fin", lui-même entre le concret et l'abstrait.



Niveau CM1 CM2 collège Lycée     cycle 3 et +
Poésie ayant pour but de servir de support dans l'apprentissage de la différence entre la métaphore et l'allégorie. (on peut y voir d'autres formes comme le symbole également par l'intermédiaire de la porte entre autres.)

Poésie "La Fin (L'Allégorie)" par Anthony Stolz. (c'est moi !)

Disponible en 3 versions.

Texte :

Sentiment d'effroi après une bien longue sieste.
Une atmosphère humide qui empeste...
À même le sol et en tenue d'Ève,
Péniblement, je me relève.

Une gigantesque porte de pierre,
Entourée de charbon et d'onyx,
Sur lesquels se cotoient Cerbère,
Minotaures, chimères et basilics.

J'entends des cris sourds et le tonnerre
Derrière cette porte pourtant fermée,
Et entre nous, Elle se trouvait là.
Elle, dont reluisaient les yeux de verre,
Vêtue d'une longue toge noire déchirée
Et dont les cliquetis d'os résonnaient à chaque pas.

Trop tard pour se repentir, je compris où j'étais.
Pour tous mes crimes, je sus ce qui m'attendait.
La faux de la Mort avait tournoyé
Et en un battement de cils, ma vie fut fauchée.
Adieu, été sur la Canebière,
Ce qui m'attend désormais, c'est...

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